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ORGANON DE L'ART DE GUÉRIR

Auteur : Samuel HAHNEMANN

Description : Traduction de P. Schmidt, à partir de la sixième édition allemande posthume revue et corrigée, accompagnée d'un glossaire et des annotations de Pierre Schmidt.
Cet ouvrage pose les fondements de l'homœopathie, exposant les principes et la méthode.
Il constitue la base incontournable, dont le texte, devenu intemporel, guide le praticien dans sa quête de la similitude.

Système : Ouvrage numérique, disponible uniquement dans le cadre de l'utilisation de PCKent 2, sous Windows 98 et suivants,
ou émulateur Windows sur Mac.

 

Tarif : Gratuit (Intégré à PCKent 2)  
 
 



DESCRIPTION COMPLÈTE

Introduction S. Hahnemann
 
Il n'est aucune activité plus unanimement reconnue, depuis les siècles les plus reculés, comme art conjectural (ars conjecturalis), que la thérapeutique. Aucune ne peut donc moins se soustraire à un examen critique de sa valeur essentielle, puisque sur elle repose le bien le plus précieux de notre vie terrestre, la santé.

Je me fais honneur d'avoir été le seul dans ces temps modernes à avoir entrepris une révision critique mais loyale de cet art, dont les conclusions ont été publiquement exposées dans des brochures et articles, soit anonymes soit signés. Au cours de ces recherches, j'ai découvert le chemin de la vérité, chemin que je pressentais devoir suivre seul et fort distant de la grande route foulée par le monde médical traditionnel. Plus je gagnais de l'avant, de vérités en vérités, plus je réalisais combien les lois trouvées - dont je n'ai reconnu ni accepté aucune sans en avoir été au préalable convaincu par l'expérience - différaient de celles de l'ancienne École, ces dernières n'étant composées exclusivement que d'opinions fondées sur des probabilités, dont les bases étaient bien précaires et bien fragiles.

Le résultat de ces recherches se trouve consigné dans cet ouvrage.

L'avenir dira si les médecins consciencieux et de bonne foi, éprouvant leurs responsabilités vis-à-vis de leurs semblables, peuvent continuer à rester attachés à un pareil tissu stérile de conjectures et d'idées arbitraires, ou s'ils sont capables d'ouvrir les yeux à la vérité leur apportant le salut ?

Il convient dès l'abord d'insister sur l'indolence, la nonchalance et l'entêtement, trois graves défauts, excluant toute possibilité de servir l'autel de la Vérité.

Seul l'homme sans préjugés, armé d'un zèle intrépide, peut devenir apte à une telle vocation, la plus sacrée d'entre toutes, pour exercer le véritable Art de guérir. Le maître d'un tel art, en aidant les créatures du Tout Puissant à conserver la santé et la vie, confine presque à la divinité, s'approchant ainsi du Créateur Suprême, dont la bénédiction, son devoir étant accompli, rend son cœur trois fois heureux.
...

Introduction P. Schmidt

La nécessité de se tenir continuellement au courant afin de connaître clairement et objectivement ce qui se passe en médecine dans le monde entier, s'impose à tous les médecins.
Ce qu'on appelle «progrès », en science médicale est tel, qu'une mise au point annuelle ne suffit souvent pas et que, plusieurs fois l'an, l'achat de nouveaux ouvrages exposant les dernières méthodes acquises est presque indispensable; à telle enseigne que des publications encyclopédiques d'un type tout à fait nouveau ont été créées, comportant des reliures spéciales, qui permettent le classement et le renouvellement des fascicules au fur et à mesure des progrès et des découvertes récentes.
Les livres de médecine générale, et combien plus ceux de thérapeutique d'il y a 20 ou 10 ans - parfois plus récents encore - ne se vendent plus et encombrent les librairies d'occasions ! Que penser dès lors de la publication d'un traité de médecine et de thérapeutique datant de près de cent soixante ans, bien plus, d'une méthode qui n'est pas encore enseignée officiellement dans nos universités de langue française : la Doctrine homœopathique ?
L'ouvrage de Samuel Hahnemann, médecin allemand, né en Saxe en 1755, mort à Paris en 1843, qui découvrit et appliqua cette méthode qu'on peut qualifier de révolutionnaire, n'est pas seulement une œuvre intéressante du point de vue historique, une curiosité, un livre de plus à classer dans sa bibliothèque parmi les vieux bouquins ! Cet exposé de la doctrine médicale homœopathique a connu plus de soixante éditions, si l'on tient compte des douze langues dans lesquelles il a été traduit. Peu d'écrits connurent pareille diffusion et le succès de sa publication fut tel, que, de nos jours, il est presque impossible de se le procurer soit en français, soit même en allemand, tant ce livre est devenu rare et recherché, aussi bien des médecins praticiens que des bibliophiles.
Tout lecteur studieux et intelligent appréciera la quantité et la nouveauté de connaissances utiles que cet ouvrage peut encore, en plein vingtième siècle, lui apporter. Les laïcs comme les médecins y puiseront des notions précieuses et indispensables pour comprendre une thérapeutique enfin rationnelle. En fait, la culture générale de tout praticien sérieux en sera très heureusement complétée, car cet ouvrage l'initiera à une doctrine qui a suscité d'innombrables polémiques de la part de médecins qui l'ignorent, dans leur étrange engouement pour une thérapeutique officielle bien trop incertaine et souvent dangereuse.
La dernière édition publiée par l'auteur, la sixième, en allemand, est également très difficile à se procurer et ne se trouve qu'occasionnellement chez les antiquaires. Elle fut écrite en 1842 en vieil allemand et, quoique publiée en 1921, elle se présente dans un style si riche et des phrases si longues, que sa lecture en est rendue très ardue même pour ceux qui possèdent parfaitement la langue allemande. En 1922, elle fut traduite en anglais puis publiée en Amérique (*2); mais la hâte apportée à cette traduction en rend la lecture laborieuse, souvent incompréhensible et s'oppose à son utilisation directe par le médecin praticien.
Or, cette œuvre qui expose dans tous ses détails la doctrine complète de la thérapeutique homœopathique, ses bases fondamentales et les règles de son application pratique clinique, une fois débarrassée de ses expressions archaïques, de ses longues phrases complémentaires de plus de dix à douze lignes avec leurs nombreuses parenthèses et dotée de termes modernes adaptés à la terminologie scientifique contemporaine, cette œuvre se révèle, dans sa nouvelle présentation d'une actualité étonnante et d'une application clinique pouvant parfaitement satisfaire le médecin le plus moderne...

Extrait

ORGANON DE LA MÉDECINE

VOCATION MÉDICALE

1. — La plus haute et même l'unique vocation du médecin est de rétablir la santé des personnes malades (a), c'est ce qu'on appelle guérir.

(a) Sa vocation n'est pas de forger de prétendus systèmes, en combinant des idées creuses et des hypothèses sur l'essence intime du processus de la vie et de l'origine des maladies dans l'intérieur invisible de l'organisme (ambition qui fait gaspiller à tant de médecins leurs forces et leur temps).
Sa vocation ne consiste pas non plus à chercher par d'innombrables tentatives d'expliquer les phénomènes morbides et la cause prochaine des maladies, etc., qui leur est toujours restée cachée.
Son but ne vise pas davantage à se prodiguer en paroles inintelligibles et en un fatras d'expressions vagues et pompeuses, qui veulent paraître savantes afin d'étonner l'ignorant, tandis que les malades réclament en vain des secours !
Nous en avons assez de ces savantes rêveries que l'on appelle médecine théorique et pour lesquelles on a même institué des chaires spéciales et il est grand temps que ceux qui se disent médecins cessent de tromper les pauvres humains par leur galimatias et commencent enfin à agir, c'est-à-dire à secourir et guérir réellement.

IDÉAL THÉRAPEUTIQUE

2. — L'idéal thérapeutique consiste à rétablir la santé d'une manière rapide, douce et permanente, à enlever et à détruire la maladie dans son intégralité, par la voie la plus courte, la plus sûre et la moins nuisible, cela d'après des principes clairs et intelligibles (1).

(1) Le cito, tuto et jucunde de Celse. (Hahnemann, Maladies chroniques, p. 191, 2ème édition – trad.)

3. — Si le médecin perçoit clairement ce qu'il faut guérir dans les maladies, c'est-à-dire dans chaque cas morbide individuel (1),

- lorsqu'il connaît d'une façon évidente les propriétés curatives des médicaments, ce que chaque médicament est capable de guérir (2),

- si d'après des principes clairement définis il sait appliquer ce qu'il y a de curatif dans les médicaments à ce qu'il a reconnu d'indubitablement morbide chez le malade de telle façon que la guérison doive s'ensuivre (3), c'est-à-dire :

  1. s'il sait appliquer convenablement à chaque cas particulier le remède le mieux approprié
    selon son mode d'action (4),
  2. préparer celui-ci exactement selon la façon requise (5),
  3. estimer la quantité (dose) et la qualité (dynamisation) (6),
  4. juger du moment opportun où cette dose demande à être répétée (7),

- s'il connaît enfin, dans chaque cas, les obstacles à la guérison : (manque d'hygiène, indispositions, corps étrangers, calculs, malformations, traumatismes, etc. (§7a – trad.), et sait les écarter pour que le rétablissement soit permanent,

alors il sait agir d'une manière judicieuse, conforme au but qu'il se propose d'atteindre, alors seulement il est un médecin digne de ce nom, un maître de l'Art de guérir. (Voir §71)

En résumé, (trad.) s'il a :
(1) la connaissance de la maladie, indication                                                          Diagnose (§ 70, N° 1)
(2) celle des vertus médicinales                                                                             Pharmacodynamie
(3) s'il a appris la thérapeutique idéale                                                                    Pharmacothérapie individuelle
(4) c'est-à-dire s'il sait faire le choix du remède et trouver le remède indiqué, soit la    Pharmacolexie
(5) si le médecin est compétent dans la                                                                 Pharmacopraxie
(6) s'il est bien au courant de la                                                                             Posologie
(7) s'il sait parfaitement sa                                                                                    Pharmacopollaxie

ÉTIOLOGIE

4. — Le médecin est en même temps le conservateur de la santé, s'il connaît les conditions qui la troublent, qui engendrent et entretiennent les maladies, et s'il sait les écarter de l'homme bien portant.

5. — Lorsqu'il s'agit d'effectuer une guérison, le médecin doit utiliser tous les moyens possibles à sa disposition, afin de déterminer :
I. dans les maladies aiguës : la cause occasionnelle la plus vraisemblable; (étiologie – trad.).
II. dans les maladies chroniques : les phases évolutives les plus significatives. Il pourra ainsi en découvrir l'origine, la cause profonde, fondamentale, le plus souvent une diathèse chronique (miasme).

En ceci il faudra tenir compte :

  • de la constitution physique du malade (surtout dans les affections chroniques),
  • de son caractère moral et intellectuel,
  • de ses occupations,
  • de son genre de vie,
  • de ses habitudes,
  • de sa situation sociale,
  • de ses relations de famille,
  • de son âge,
  • de sa vie sexuelle, etc.

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